ÉTUDE DE LA FAISABILITÉ DE L’INVENTAIRE DES MAMMIFÉRES MARINS AUTOUR DE LA RÉUNION À L’AIDE D’UN OUTIL GÉNÉTIQUE, l’ADN ENVIRONNEMENTAL (ADNe)
Ce projet avait pour premier objectif d’être une preuve de concept de l’utilisation de l’ADNe pour la détection et le suivi des mammifères marins autour de la Réunion. Pour cela, nous avons réalisé 13 prélèvements d’eau au large de la Réunion sur 10 sites géographiques et testé deux types d’approches d’ADNe : i) de metabarcoding (qui amplifie et séquence l’ADN) et ii) de qPCR (quantitative Polymerase Chain Reaction, qui amplifie mais ne séquence pas l’ADN).
La première approche a nécessité le développement de nouvelles amorces PCR universelles de mammifères et vertébrés pour couvrir toute la diversité potentielle de la Réunion et présentes dans les bases de données génomiques internationales (soit toutes les espèces connues, à l’exception de Mesoplodon mirus). La seconde approche, centrée autour de deux espèces fréquemment observées (Tursiops aduncus et Stenella longirostris), a nécessité le développement d’amorces qPCR espèce-spécifiques. Les analyses de metabarcoding ont permis de détecter cinq espèces de mammifères marins : la baleine à bosse (Megaptera novaengliae), le dauphin tacheté pantropical (Stenella attenuata), le dauphin long bec (Stenella longirostris), le grand dauphin de l’indo-pacifique (Tursiops aduncus) et le grand dauphin commun (Tursiops truncatus).
Les résultats de qPCR ont permis d’attester de la présence d’ADN de Stenella longirostris dans certains échantillons. Les données de détection par les deux approches couplées (metabarcoding et qPCR) sont en accord avec les données d’observations visuelles sur les dauphins (Tursiops et Stenella). Elles ont conduit à une augmentation de plus de 77% de la détection des espèces de dauphins. Les résultats ont permis de discuter des avantages et des limites des différentes approches mais également de définir des points d’amélioration du protocole. Par exemple, on suspecte un potentiel différentiel de détection en fonction des taxons, et notamment un potentiel de détection plus faible pour les baleines (amorces ayant moins d’affinité, ADN plus rare, etc.). Par ailleurs, l’analyse des résultats des séquençages ADN hauts débits, ainsi que l’utilisation et la comparaison de plusieurs volumes et kits de filtration de l’eau, a permis d’ouvrir des pistes de réflexion en vue de l’amélioration des protocoles, en termes de fiabilité, de puissance de détection et de coût.
Les résultats de cette étude sont disponibles à ce lien.
Suite à ce projet financé par la DEAL, l’association sur sa propre trésorerie et le partenariat avec NatureMetrics a effectué 10 prélèvements supplémentaires. Ces nouveaux prélèvements ont permis de détecter une nouvelle espèce, le cachalot nain (Kogia sima) ainsi que d’affiner les résultats comparatifs entre observations et détection par ADNe. Les résultats de cette étude ont été présentés sur le poster ci-dessous.
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